Devoir de mémoire: témoignage d'un résistant


Jeudi 28 février 2019, pendant plus de deux heures, les élèves de Cours Moyen de Sainte Elisabeth accueillent un grand témoin :
Monsieur Pierre Charret , Résistant

En lien avec l’ANACR de Lille et environs (Anciens Combattants et Amis de la Résistance), nous avons reçu un grand témoin en la personne de Monsieur Pierre Charret.


Après une préparation d’une semaine et étude de panneaux d’exposition réalisée par l’ANACR,les élèves ont découvert la vie sous l’Occupation et des faits de résistance dans notre région : comme la grève des Gueules Noires qui bloquent la production de charbon (mai-juin 1941), les métallurgistes de l’usine Fives-Lille (qui fabriquent du matériel ferroviaire) organisent des grèves et des sabotages de 1941 à 1944…et bien d’autres faits du côté de Valenciennes, de Cambrai, dans les Chemins de Fer, et de nombreuses entreprises… Des Français résistent, malgré une très dure répression : nombreuses personnes arrêtées, déportées en Allemagne ou fusillées…


Ce qui est formidable avec Monsieur Charret, né en décembre 1925,c’est qu’il sait raconter. Comment il a ressenti l’année scolaire 1939-1940, période de la « drôle de Guerre » où il y avait un climat de préparation (consignes de sécurité, essai de masques à gaz, exercices d’alerte). Sa tristesse lors de la défaite rapide de mai-juin 1940 : « Nous avions « gagné » la guerre 14-18, personne n’imaginait que la France pouvait être battue. » Sa décision dès 1941, tout en continuant sa scolarité, de faire de la Résistance … ce fut le transport d’une machine à écrire, ou encore cette mitrailleuse, volée dans un entrepôt gardé par les SS, puis amenée jusqu’au maquis à vélo – « à cette époque, on ne se déplaçait que comme ça » nous explique-t-il. Il constitue à l’été 1943, un groupe de jeunes dans son lycée, qui va aider le maquis en transportant des armes ou en participant à quelques sabotages, le jeudi et le week-end. Il a fait tout cela dans les environs de Guéret dans la Creuse…Il ne disait pas à sa maman qu’il faisait de la Résistance. Sa maman, qui était veuve, travaillait comme dame de service dans un lycée et…elle a caché des enfants juifs pour qu’ils ne soient pas déportés. Il ne l’a su qu’après la guerre… En juin 1944, une fois le bac en poche, il rejoint le maquis dans sa région, et participe alors plus activement à la résistance, avant l’arrivée des forces alliées qui libèrent peu à peu le pays. « J’ai eu de la chance, je n’ai jamais été arrêté »
Monsieur Charret nous a raconté tellement d’anecdotes passionnantes… Nous l’écoutions avec beaucoup d’attention et de respect…Si à son arrivée, nous lui avons chanté le Chant des Partisans, à la fin nous avons entonné avec lui La Marseillaise.  « Quand nous ne le pourrons plus, c’est sur vous que nous comptons pour entretenir cette flamme de la Résistance qui ne doit pas s’éteindre ! » MERCI, Monsieur CHARRET






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